3 bonnes raisons d’apprendre la musique avec le ukulélé selon Aliocha Lauwers

ukulele

Musicien autodidacte, Aliocha Lauwers commence la musique au piano à l’âge de 15 ans. Depuis 2015, il enseigne le ukulélé dans des écoles primaires, dans le cadre d’un projet pédagogique visant à initier les élèves à la musique et à la pratique d’un instrument. Aliocha Lauwers nous raconte l’histoire du ukulélé et nous explique pourquoi il s’agit d’un instrument pratique et formidable pour se lancer dans la musique.

Du Tiki à la scène rock : les origines du ukulélé

Le ukulélé : l’icône Tiki par excellence

À l’origine, le ukulélé serait l’adaptation d’un instrument portugais, le cavaquinho. Proche en taille et en nombre de cordes (4), il aurait fait partie du voyage des colons de l’île de Madère vers l’île d’Hawaï à la fin du XIXè siècle. Ce cavaquinho va devenir le ukulélé, en s'insérant progressivement dans le folklore local, jusqu’au début des années 1920 où il devient une icône de la culture Tiki.

L’essor du uke – prononcé « youk » — commence aux États-Unis, grâce à des figures de proue comme Cliff Edwards, surnommé « Ukulele Ike », célèbre musicien et chanteur, dont la notoriété s’est faite grâce à sa voix, doublure de Jiminy Cricket dans Pinocchio. Cette fameuse voix « Disney » est associée à la chanson When You Wish Upon the Star, véritable hymne de la firme. En 1929, ce crooner avait interprété une version de Singin’ in the Rain au ukulélé, et enregistré de nombreux titres accompagnés par cet instrument dont on peut dire qu’il en était un virtuose. Cliff Edwards devient alors un réel ambassadeur de l’instrument, et sort le uke de son cadre traditionnel.

Un peu plus tard, Elvis Presley a, lui aussi, joué un rôle important dans la popularisation du ukulélé : d’une part en tant que véritable amoureux de l’instrument (il voyageait souvent avec le sien), et d’autre part parce qu’il y associait régulièrement son image, comme sur la pochette d’Under the Blue Sky of Hawaii.  

Un instrument devenu populaire à travers le monde 

Au fil des années, la renommée du ukulélé va croître grâce à de nombreux ambassadeurs

émérites démontrant qu’il s’agit là d’un instrument à part entière. Du très étrange Tiny Tim à Georges Harrison qui, disait-on, ne quittait que rarement le sien, le ukulélé est devenu un véritable compagnon de bon nombre de musiciens dont beaucoup de guitaristes. En France, c’est un peu plus tardivement que le ukulélé sera mis en avant, notamment grâce à Cyril Lefebvre, dont le nom est indissociable de l’instrument. Ce dernier étudie, apprivoise et démocratise le ukulélé, confirmant qu’il est possible d’en jouer aussi bien dans la musique folk, blues ou encore jazz.

Cyril Lefebvre a également été un des membres fondateurs et actifs du site ukulele.fr. Ces dernières années, on garde aussi en tête Julien Doré arrivant à son audition pour la célèbre émission de télévision avec son ukulélé. S’il amuse d’abord le jury, celui-ci lui laissera finalement sa chance, ouvrant la voie à la carrière qu’on lui connaît désormais.

 

💡 Parfois discrédité, probablement à cause de sa taille, de sa ressemblance avec les guitares jouets ou d’une image réductrice liée à la musique traditionnelle polynésienne, cet instrument n’a pourtant pas à rougir au regard de l’étendue de ses capacités. 

 

3 bonnes raisons d’apprendre le ukulélé

1. Une porte d’entrée vers le monde musical

La première approche avec un ukulélé est souvent satisfaisante. En effet, peu d’instruments permettent d’être capable de jouer quelques accords au bout d’une petite heure d’initiation. Par exemple, sur un ukulélé soprano (le plus courant), l’accord de Do majeur ne nécessite qu’un placement à un doigt sur une des quatre cordes ; il suffit alors de frotter l’ensemble pour obtenir un Do majeur.

Cette facilité de jeu permet d’acquérir rapidement la légendaire série d’accords magiques : 

  • Do majeur 

  • Sol majeur 

  • La mineur 

  • Fa majeur 

Avec ces accords, un nombre incalculable de morceaux pop peuvent être joués. À l'instar du Do majeur, le La mineur  se fera à un doigt, le Fa majeur avec deux doigts. Le Sol, quant à lui, demandera peut-être un peu plus de persévérance pour le faire sonner correctement, mais sans trop de difficultés. 

Ainsi, tout ukuléliste en herbe se verra encouragé par cette possibilité de jouer Let it Be des Beatles, No Woman no Cry de Bob Marley, et bien d’autres chansons reposant sur ce quatuor d’accords. Il n’est plus à prouver que l’accès à cet instrument offre rapidement des résultats encourageants, notamment grâce aux rendez-vous d’initiation au ukulélé que certaines associations mettent en œuvre dans de nombreuses villes pour un public novice. Ces associations investissent des bars ou des cafés partenaires, prêtent le temps d’une soirée un ukulélé et enseignent quelques accords pour montrer que la musique peut être accessible facilement, sans barrés compliqués ou autres contorsions de doigts comme à la guitare.

2. Une petite besace, mais de grandes possibilités

Il est vrai que cet instrument compte beaucoup d’atouts dans son jeu : son

accessibilité et sa prise en main rapide pour des musiciens débutants, qualités auxquelles on peut ajouter sa petite taille. En effet, le ukulélé soprano peut être transporté facilement, que ce soit dans sa housse ou même directement dans une valise. Petite taille signifie également petit poids.

Un débutant se rendra facilement à ses cours de musique, pourquoi pas à vélo avec le

ukulélé dans le panier ou sur le dos. Et pour les concerts, le ukuléliste sera très jalousé des batteurs ! Cet instrument est aussi financièrement très abordable. Un ukulélé d’entrée de gamme tout à fait correct affiche de 70 à 80 euros. Cela offre une certaine souplesse lorsqu'un enfant souhaite « s’essayer » à la musique.

Pour le musicien plus confirmé, le ukulélé est aussi un bon compagnon pour composer. En plus de tous les avantages évoqués précédemment, on ajoutera la facilité de jouer les accords augmentés, diminués, etc. Car malgré ses 4 cordes, sa palette de nuances et d’harmonies est réellement impressionnante et toujours avec un son doux et chaleureux. On associe souvent le ukulélé à un style joyeux, parfois comique, mais il peut aussi être empreint d’une émotion plus mélancolique. La célébrissime reprise de Somewhere Over the Rainbow par Israel Kamakawiwoʻole en est le meilleur exemple.

3. Une alternative à la flûte à bec dans l’enseignement scolaire 

Les cours de flûte, qui en ont traumatisé plus d’un, sont désormais plutôt rares dans les

cours d’enseignement musical en milieu scolaire. Ce n’est peut-être pas une mauvaise chose pour la flûte (et pour les oreilles de chacun), mais on note une réelle perte en ce qui concerne la pratique d’un instrument. Bon nombre de professeurs privilégient aujourd’hui le chant lors de leurs cours, en accompagnant bien souvent leurs classes au piano. Mais qu’en est-il du rapport pédagogique à la pratique d’un instrument ?

Et si notre ukulélé devenait l’atout idéal pour pallier ce manque ? Il représente l’incarnation parfaite d’accessibilité, comme nous venons de le voir, tout en conservant la possibilité de pratiquer le chant, ce qui est moins évident à la flûte ! En France, il existe d’ailleurs un courant de pensée visant à faire valoir cette idée d’un remplacement de la flûte à bec par le ukulélé en milieu scolaire.

Depuis plusieurs années, un projet pédagogique d’éveil musical et d’apprentissage à la musique a vu le jour à l’école primaire, grâce au ukulélé notamment.

Entretenu par une équipe enseignante et des musiciens missionnés par l’Éducation nationale, le projet a permis d’entamer un éveil musical (du CP au CE2) et un apprentissage de la pratique du ukulélé (pour les CM1 et CM2). L’aboutissement de plusieurs séances ont permis la restitution d'un titre travaillé avec chant et pratique de l’instrument face aux familles des élèves. Pour certains, il s’agissait d’un tout premier concert. Beaucoup n’ont pas de réel rapport à la musique et encore moins la possibilité d’apprendre et de pratiquer de la musique.

Le ukulélé : l’instrument idéal pour s’ouvrir à la musique 

En résumé, le ukulélé est un instrument aux multiples facettes : facile d’accès pour commencer la musique, aisément transportable, plutôt bon marché, idéal aussi bien pour les enfants que pour les adultes, c’est un compagnon d’apprentissage parfait, un atout pour la composition… Il garde de nos jours le vent en poupe avec de très beaux représentants qui amènent l’instrument à son plus haut rang. Citons le Ukulele Orchestra of Great Britain ou encore d’autres virtuoses tels que James Hill, Jake Shimabukuro et tant d’autres. L’avènement des réseaux sociaux nous offre aussi la possibilité de constater les innombrables utilisations et capacités de l’instrument dans différents styles. Comme cet exemple de la jeune Ada (alias ukulada), qui reprend de façon magistrale des titres populaires avec une virtuosité sidérante.

 

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